La Compagnie de la baie d'Hudson (CBH) et la Compagnie du Nord-Ouest (CNO) se disputent les Territoires du Nord-Ouest depuis maintenant plusieurs années. Selkirk, propriétaire principal de la CBH, a fondé une colonie et a mis de son côté le gouverneur, qui met des bâtons dans les roues de la CNO avec sa nouvelle loi du pemmican. (Voir l'entrevue d'Alexis Lespérance Bonami). La guerre éclate entre les deux compagnies et la CNO trouve un allié chez les métis, à qui la proclamation du pemmican porte atteinte.
Après les événements de la bataille de la Grenouillère, la CBH continue à faire des pressions sur la CNO. Elle emprisonne ses voyageurs et même Benjamin Joseph Frobisher, l'un des propriétaires de la compagnie. Elle tente également de couper les sources de
provisions alimentaires de la CNO. Par dessus tout cela, la CNO vit des problèmes avec ses employés, particulièrement les hivernants, qui refusent de
renouveler leur
contrat, sous la
menace de s'engager pour une autre compagnie.
Le
conflit est
coûteux pour les deux compagnies, qui risquent la
faillite si la guerre continue. Pour ces attaques, les compagnies se poursuivent l'une l'autre devant la justice. Devant tant de problèmes, le gouvernement anglais décide que la faute repose également sur les deux compagnies, cette bataille n'étant rien d'autre qu'une guerre privée entre deux compagnies. On leur recommande cependant de faire la paix et de
restaurer l'ordre dans les territoires du Nord-Ouest.
Avec la mort de Lord Selkirk, les deux compagnies sont ouvertes à la discussion et arrivent à un
compromis en 1821. Les deux compagnies fusionnent alors, sous le nom de la Compagnie de la Baie d'Hudson.
Il ne faut pas penser qu'en 1821 la CNO disparaît et que seule la CBH reste. Au contraire, la nouvelle CBH est véritablement une
fusion des deux compagnies : l'expérience et la flexibilité de la CNO, jointe à la
stabilité administrative et financière de la CBH.
La nouvelle compagnie à
chartre divise
désormais les profits annuels de la manière suivante : 20% vont aux propriétaires de la CBH, 20% vont aux propriétaires de la CNO, 40% vont aux employés et les 20% restants sont divisés entre les héritiers de Selkirk ainsi qu'à un
fond de réserve qui servirait si la compagnie devait affronter des problèmes financiers. La nouvelle CBH garde son
monopole sur la traite des fourrures en Amérique du nord britannique.
Sur le terrain, un changement important est fait. Plutôt que d'emmener les fourrures vers Montréal avec des canots d'écorce, c'est
désormais la route vers la Baie d'Hudson qui est privilégiée. On commence également à utiliser les bateaux d'York, qui étaient déjà en service sur la rivière Saskatchewan depuis quelques années, chez la CBH. Les bateaux d'York, plus gros, plus solides et plus stables, emploient des rameurs inexpérimentés plutôt que des voyageurs. Cela permet à la compagnie de les payer beaucoup moins cher. L'époque classique des voyageurs est révolue.
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