Ensuite, la vie de voyageur est une vie dangereuse, mais remplie d'aventures. Descente de rapides en canots, portages longs et difficiles, journées de travail interminables, danger de noyade, froid, bêtes sauvages, moustiques, absence de confort, et risque de famine constituent le lot quotidien des voyageurs. C'est dans ces épreuves que les Canadiens français prouvent leur force, leur courage et leur valeur.

Une fois sur la route vers le Nord-Ouest, le voyageur doit maintenant apprendre à vivre loin des siens. Sa famille et ses amis lui manquent et il n'a presqu'aucun moyen de correspondre avec eux. Les quelques lettres qui voyagent prennent une année entière avant d'arriver à destination, si jamais elles y arrivent! D'ailleurs, très peu de voyageurs savent lire ou écrire. Par contre, les canoteurs apprennent à vivre dans les « pays d'en haut », cette région sauvage qu'est le Nord-Ouest canadien. Isolés, les voyageurs deviennent de bons amis et il se développe un esprit de fraternité entre eux.

Une fois le contrat de 3 ou 5 ans terminé, plusieurs voyageurs s'engagent de nouveau. Certains se sont habitués à la vie de voyageur et ne veulent plus vivre autrement. Ils aiment la liberté et l'aventure qu'offre cette nouvelle vie. D'autres ont dépensé plus d'argent qu'ils en ont reçu et se sont endettés. Ils doivent travailler encore pour la rembourser. Finalement, certains ont trouvé une femme parmi les Amérindiens et ont fondé une famille métisse. Pour cette raison, plusieurs voyageurs restent dans le Nord-Ouest, même s'ils ne travaillent plus pour une compagnie de traite de fourrure. Ils s'installent et deviennent indépendants. Ils adoptent un mode de vie à mi-chemin entre celui des Canadiens français et celui des Amérindiens.

L'argent et l'aventure sont donc les deux raisons qui motivent le voyageur à faire son travail.

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